La plateforme OPERAT de l’ADEME est le nom que l’on donne à l’Observatoire de la Performance Énergétique de la Rénovation et des Actions du Tertiaire. Cet outil est destiné à collecter les données de consommation énergétique des entreprises qui relèvent du secteur, afin de vérifier qu’elles s’inscrivent bien dans les attendus de la loi Elan de 2018. Cette loi et son décret tertiaire décident des réductions d’énergie que doivent faire chacune à l’horizon 2050. Plus qu’un outil de contrôle auquel il convient de réagir, il faut envisager cette plateforme comme un auxiliaire qui permet de s’engager dans une démarche proactive de la durabilité. Comment ? Se servir des données récoltées pour envisager ses travaux de rénovation et mesurer ses progrès est une excellente idée.
Décret tertiaire et ADEME : comment ça marche ?
Les entreprises assujetties au décret tertiaire de la loi Elan sont celles qui comptent des bâtiments qui couvrent plus de 1 000 m² au sol. Elles doivent transmettre, tous les ans, via la plateforme OPERAT, les chiffres de leurs consommations énergétiques liées à :
- leur chauffage
- leur éclairage
- leur production d’eau chaude sanitaire
- leur climatisation
- leurs équipements électriques ou électroniques
Ces données sont étudiées par la plateforme et donnent lieu à une note dite d’« Éco-Energie Tertiaire ». Cette note permet d’évaluer les progrès de la structure dans le domaine des économies d’énergie. Le but est d’obtenir les trois feuilles vertes qui signent un excellent niveau et qui évitent une mauvaise publicité.
Une inscription sur un site public est, en effet, prévue dans la loi, pour les sociétés qui ne jouent pas le jeu et ne font pas les investissements nécessaires pour réduire leur consommation d’énergie. Elles sont, de fait, dénoncées pour leur immobilisme, sur le principe américain du « name and shame ».
La plateforme, lancée en 2020, entre en vigueur réellement en 2022. Les entreprises ont dû y enregistrer leur consommation au 30 septembre de cette année et doivent renouveler cette déclaration au 30 septembre 2023. Que se passe-t-il si elles ont du retard ? Elles sont soumises à des amendes, mais montrent surtout leur non-volonté de s’inscrire dans la durabilité, ce qui ne va pas manquer de nuire à leur image de marque.
Une approche réactive de la durabilité : une mauvaise idée
Certaines entreprises du tertiaire vivent OPERAT comme une obligation difficile à remplir. Il est vrai que réduire les consommations d’une entreprise de 60 % à l’horizon 2050 est un enjeu qui peut paraître excessif et qui demande de nombreux moyens.
Elles rechignent à remplir les obligations qui sont les leurs, sur la plateforme, et s’inscrivent dans une démarche réactive. Qu’est-ce que cela veut dire ? Elles mettent en place des actions a minima, afin de ne pas avoir à souffrir d’une inscription sur le « mur de la honte », mais ne s’engagent pas réellement dans une démarche de transition énergétique.
Il peut y avoir plusieurs raisons à cela. Toutes les sociétés ne sont pas forcément au fait de ce que l’on attend d’elles et n’ont pas forcément les moyens humains disponibles pour le faire. D’autres ne peuvent pas engager trop de fonds. Certaines privilégient la rentabilité à court terme et ne comprennent pas que s’inscrire dans une démarche proactive de la durabilité est la meilleure façon de rendre leur entreprise la plus pérenne possible.
Une approche proactive de la durabilité : les démarches à engager
OPERAT est un outil de contrôle, mais aussi d’aide. Bien employé, il facilite les démarches de l’entreprise qui souhaite s’engager dans un véritable projet de développement durable. Une fois que l’entreprise a effectué sa déclaration, elle peut suivre l’évolution des actions qu’elle mène pour atteindre ses objectifs de réduction de consommation et obtenir de nombreuses informations sur le niveau des performances énergétiques de ses bâtiments.
Toutes ces données sont précieuses pour qui veut s’améliorer encore plus. Elles permettent, en effet, de cibler les actions à venir de la société dans le domaine du développement durable. Isolation thermique, système de chauffage, appareils énergivores, perte de chaleur par le toit : les déperditions en énergie sont légion et il n’est pas toujours simple de savoir ce qui coûte le plus à l’entreprise. L’analyse fine de l’ADEME permet d’y voir plus clair et de lancer des actions ciblées en conséquence.
Les investissements faits par l’entreprise pour des panneaux photovoltaïques ou un système domotique performant sont immédiatement rentables, quand ce sont les données de la plateforme qui ont recommandé ces interventions.
Plutôt que de subir la transition énergétique, les entreprises du tertiaire ont tout intérêt à s’en saisir afin d’en faire un levier de progrès et de rentabilité. Certes, les bénéfices ne sont pas immédiats, mais à moyen et long terme, s’investir dans une démarche proactive de la durabilité est obligatoirement rentable. Une telle démarche favorise la mise en place de process innovants et offre aux bâtiments des solutions pour faire face aux hausses constantes des tarifs des énergies fossiles.
Quelles sont les démarches à engager pour profiter au mieux des aides de l’OPERAT ADEME ? Faire sa déclaration, en temps et en heure, est la première. Pour la suite, il peut être bon de se laisser guider par un conseil extérieur, si l’on a du mal à analyser les retours de la plateforme. Certains courtiers en énergie proposent ces types de services et aident l’entreprise à prendre de l’avance sur le monde de demain.